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Projection dans différents gouvernements pour la France

Enquête réalisée en ligne tout au long de la journée électorale du 30 juin 2024. Échantillon de 6 081 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, dont 5 276 personnes inscrites sur les listes électorales françaises. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, région et comportement électoral antérieur de l’interviewé(e).

Paris, le 4 juillet,

Au premier tour des élections législatives de 2024, le Rassemblement National et ses alliés sont arrivés en tête avec environ 33% des suffrages, devant le Nouveau Front Populaire (alliance des formations de gauche, dont la France Insoumise, le Parti Socialiste et les Ecologistes, environ 28% des suffrages) et Renaissance environ 20%. Si toutes ces formations, seules, ne sont pas a priori en mesure d’obtenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale au second tour, différentes formes de compositions gouvernementales peuvent être envisagées, avec, selon les résultats du 7 juillet, plusieurs nuances dominantes possibles.

Comment les Français se positionnent-ils ainsi face à l’avenir selon différents gouvernements ? 

  • De manière globale, toutes les formations ou alliances politiques projetées à la direction d’un futur gouvernement sont perçues majoritairement comme incapables de proposer des politiques allant dans le bon sens, et ce pour l’ensemble des aspects proposés. Il est cependant nécessaire de relativiser ces données d’ensemble, qui reflètent largement la division politique des Français, pour voir apparaitre des dynamiques préférentielles, associées soit à une formation dans son ensemble, soit distinctives selon les thématiques. Ainsi, on note que le Rassemblement national, qui a emporté le plus de suffrages le 30 juin au premier tour des législatives, apparait auprès de l’ensemble des Français comme le parti le plus capable de proposer des mesures allant dans le bon sens, se positionnant la plupart du temps mieux que les autres formations testées sur les différentes thématiques.
  • La compétence du Rassemblement National n’est cependant pas perçue comme équivalente sur tous les sujets, ni comme absolue, les autres formations politiques apparaissant également capables de proposer des modèles au moins relativement efficaces. Ainsi, sur les questions du pouvoir d’achat, si le Rassemblement National apparait comme la formation la plus favorable, que cela soit pour l’ensemble des Français (45%) (dont les catégories modestes) ou pour soi-même (44%), le Nouveau Front populaire est également considéré par les Français comme une formation pouvant mener des politiques allant dans le bon sens (respectivement 39% et 38%). Au regard de la réduction des inégalités (40% pour les deux formations) et du dialogue social (37% pour le RN et 40% pour le NFP), le Nouveau Front Populaire apparait comme pouvant égaler voire dépasser le Rassemblement national dans sa capacité à porter de bonnes propositions.
  • Concernant les dynamiques économiques, c’est-à-dire l’emploi, la compétitivité des entreprises et la croissance, le Rassemblement National est également jugé très proche d’Ensemble, et des Républicains dans sa capacité à soutenir de bonnes mesures, aucune formation/alliance politique ne se dégageant nettement aux yeux des Français. Le Nouveau Front Populaire, quant à lui, apparaitrait comme étant le moins capable d’aller dans le bon sens sur ces questions s’il était à la direction du futur gouvernement.

Les perceptions diffèrent si l’on considère l’opinion des personnes se déclarant proches des syndicats.

  • Les personnes proches des principaux syndicats de salariés, c’est-à-dire la CFDT, FO et tout particulièrement la CGT, considèrent davantage que l’ensemble des Français que le Nouveau Front Populaire pourrait mener une politique allant dans le bon sens, et ce pour l’ensemble des aspects envisagés. Pour la CGT, il s’agit même de la seule formation pouvant apporter des mesures positives, le regard porté sur les autres formations étant généralement bien inférieur.
  • A l’autre bout du spectre syndical, les personnes se considérant proches du MEDEF sont largement plus dubitatives sur les compétences de l’alliance de gauche si elle accédait au pouvoir. Ces proches du MEDEF portent bien plus facilement leur confiance à la coalition Ensemble. Les sympathisants du syndicat patronal, mais également les proches de la CFDT et des syndicats de salariés plus minoritaires (CFE-CGC, UNSA, SUD-Solidaires, FSU) portent généralement un jugement plus positif que la moyenne des Français sur les capacités de l’alliance de l’ex-majorité présidentielle à faire avancer les choses dans le bon sens sur l’ensemble des sujets considérés.
  • Les mêmes Français qui se sentent proches du MEDEF considèrent dans l’ensemble les Républicains et le Rassemblement National comme deux partis pouvant mener à la tête de l’Etat une politique allant dans le bon sens sur l’ensemble des sujets, avec quelques divergences à la marge (davantage confiance au RN en matière de dialogue social, davantage confiance à LR pour la compétitivité des entreprises, par exemple). Cette perméabilité à l’offre proposée par le Rassemblement National les distingue nettement des trois principaux syndicats de salariés, et plus particulièrement de la CGT et la CFDT, qui font quant à elles peu confiance au Rassemblement National.

En conclusion, les niveaux de confiance accordés par les proches des principaux syndicats de salariés sont cohérents avec la couleur politique de ces derniers, plutôt marqué à gauche. Seule la CFDT semble se démarquer, avec un meilleur regard que la CGT et FO pour les formations/alliances du centre (Ensemble) et de droite (Les Républicains). Enfin, s’ils rejettent globalement le Nouveau Front Populaire, les proches du MEDEF considèrent Ensemble, les Républicains et le Rassemblement National à un niveau de compétence élevé et proche.