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Baromètre de confiance politique – Juillet 2025

Enquête réalisée par Toluna-Harris Interactive en ligne du 22 au 24 juillet 2025. Échantillon de 1 094 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).

Paris, le 25 juillet,

Tous les mois, Toluna Harris Interactive réalise en partenariat avec LCI un baromètre de confiance politique.

Téléchargez le rapport complet

Téléchargez la note d’analyse de Jean-Daniel Lévy

Les annonces budgétaires font baisser fortement la confiance dans l’exécutif

Que retenir de cette étude ?

Qui peut dire que, passé la fin juin, les Français « déconnectaient » de l’information et a fortiori de la politique ? Après la lecture de cette vague du baromètre, peu pourront tenir un tel propos. En effet, alors même que François Bayrou a annoncé un plan le 15 juillet, Toluna Harris Interactive avait mesuré une désapprobation (anticipable) des mesures proposées et une focalisation notamment sur la suppression de 2 jours fériés[1]. La logique de notre vague d’enquête montre, conséquemment, une baisse de la confiance manifeste tant à l’égard du Premier ministre (22%, -5 points) que pour le Président de la République (28%, -4). En l’état, les Français ne semblent pas faire la différence entre les deux têtes de l’exécutif. Jamais l’un comme l’autre n’ont été mesurés à un niveau aussi faible. La réaction des Français est nette. C’est non seulement le niveau qu’il nous faut considérer mais surtout la rapidité et l’intensité de la baisse mesurée.

Comme souvent, les conséquences se font ressentir auprès de l’ensemble du gouvernement. Ou presque l’ensemble du gouvernement : si Amélie de Montchalin (18%) perd 4 points (du fait de son exposition médiatique) et Rachida Dati (suite à son renvoi en procès) en perd 5 (24%), Bruno Retailleau en gagne 2 (43%) et reste le ministre suscitant le plus de confiance. Si l’on regarde plus précisément ces deux personnalités, remarquons que Bruno Retailleau progresse de 2 points chez les LR (85%), 4 au RN (49%) et en perd 7 chez Ensemble ! (62%). L’effet de l’interview donnée à Valeurs Actuelles doublé de la reprise médiatique ont eu des effets immédiats… et limités. En effet, près des 2/3 des proches d’une formation de la majorité présidentielle lui maintiennent – quand bien même le ministre de l’Intérieur a prédit la fin de leur formation politique de référence – leur confiance. De son côté la ministre de la Culture perd 9 points chez les proches de sa formation politique (mais bénéficie de la confiance d’une majorité d’entre eux : 52%) mais en gagne 3 chez Ensemble ! (49%). Nous verrons s’il s’agit d’une tendance durable. Nous avons, par le passé, pu observer que derrière une première réaction, les sympathisants (notamment LR), faisaient bloc derrière un de leurs représentants mis en cause par la justice.

Cet effet « 10 de chute » vient également toucher le reste du personnel politique. Hormis François Ruffin (24%, +2) progressant notamment auprès des jeunes et des personnes sans préférence partisane et baissant… à gauche suite au lancement imagé de son mouvement « Debout », aucun responsable politique ne semble bénéficier de l’ambiance morose décrite par les Français.

Cette attitude à l’égard du personnel politique s’inscrit qui plus est dans un contexte de la pétition contre la « loi Duplomb » signée par près de deux millions de Français. Celle-ci – et la médiatisation de la loi – ont eu un impact sur les représentations des Français et ont fait nettement évoluer les représentations : si les ¾ étaient favorables en mai dernier à l’allègement des contraintes règlementaires, administratives et environnementales, ils ne sont plus qu’un sur deux (51%). Le débat a fait évoluer nettement d’autres représentations en accentuant (de 14 à 15 points) la perception des effets négatifs : pour l’environnement (61% des Français anticipent des effets négatifs), la santé publique (57%) mais aussi le modèle agricole français (45%) et les agriculteurs (40%). Tout se passe comme si le débat initialement articulé par les Français essentiellement autour de la prise en compte des difficultés pour les agriculteurs se structurait désormais plus autour des dimensions de santé publique. Nous en arrivons, conséquemment, à mesurer l’opposition de 57% des Français à la « loi Duplomb » (à tout le moins de ce qu’ils en connaissent). Échappent à ce regard critique trois populations :  les sympathisants LR (65% favorables), Ensemble ! (51%) et… RN (50%).

Un an après la dissolution, les citoyens de notre pays restent réactifs à l’actualité et à la vie politique. Même en vacances pour un certain nombre d’entre-eux, les Français continuent de disposer d’informations et de se forger un avis. Ils nous le restituent avec vigueur. Le pacte démocratique semble quelque peu altéré. La légitimité de nos représentants est interrogée. Elle peut être bousculée qui plus est par deux mouvements antagonistes sous-jacents. Nicolas qui paye d’un côté. Les gueux de l’autre. On ne le sait que trop bien, la France a besoin de se projeter positivement vers l’avenir. A l’heure actuelle, elle n’y parvient pas. Et exprime, à travers la baisse de confiance, sa critique à l’égard de nombreux responsables politiques au premier rang desquels le Président de la République et le Premier ministre.

[1] Réactions des Français après la conférence de presse de François Bayrou sur le budget 2026 de l’Etat – Toluna

Téléchargez également notre question du mois : Les Français et la loi Duplomb