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Bilan de l’année 2023 et perspectives pour 2024

Enquête réalisée en ligne les 27 et 28 décembre 2023. Échantillon de 2 200 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).

Paris, le 2 janvier,

Points clés : que retenir de cette enquête ?

2024 marque la fin de la parenthèse Covid.

4 ans. Il aura fallu 4 ans pour que la période Covid soit soldée d’un point de vue d’opinion. En effet les résultats de notre vague d’enquête menée pour RTL (la quinzième) fait apparaitre des mêmes niveaux de regards rétrospectifs et projectifs que ceux mesurés fin 2019, soit juste avant la pandémie. A ce moment-là, 51% des Français jugeaient positivement l’année passée (la même proportion que fin 2023). 55% étaient optimistes pour l’année à venir. 54% le sont cette année.

2023 est donc apparue positive pour plus d’un Français sur deux (+ 7 points en un an, + 20 en deux ans). Hommes comme femmes, jeunes comme personnes âgées, catégories populaires comme supérieures, provinciaux comme parisiens, l’optimisme progresse au sein de toutes les catégories de population. La logique est identique lorsque nous invitons les personnes interrogées à se projeter vers l’avenir.

Spontanément, que souhaitent les Français pour la France ? La paix, mais également la résolution d’enjeux tels que le pouvoir d’achat, l’immigration ou encore la sécurité. D’ailleurs, le pouvoir d’achat constitue le domaine d’action prioritaire aux yeux de nos compatriotes. Il est non seulement prioritaire mais jamais il n’a atteint un tel niveau (77%, +1 par rapport à l’an dernier, +13 points en deux ans). En complément de cette attente, les souhaits d’actions de la part du gouvernement en matière de lutte contre le terrorisme (71%, +12 points par rapport à l’an dernier soit le même pourcentage qu’avant la Covid), contre l’insécurité (70%, niveau jamais atteint, +7), le système social (67%, stable) et l’éducation (67%, +6) sont élevés. Notons quelques évolutions notables : l’immigration 55% (+10, là aussi à un niveau jamais atteint), la fin de vie (42%, +4 progressant suite à la convention citoyenne et aux débats récents), la laïcité (41%, +8, corolaire des débats sur l’immigration). Dans un même élan, de manière attendue, une forte baisse des aspirations à s’occuper en priorité de la lutte contre la Covid (22%, -11) mais également – quand bien même Emmanuel Macron a publié récemment une tribune à ce propos – la transition énergétique (40%, -6).

Même si les Français sont pour une majorité d’entre eux optimistes, notons qu’ils ne le sont guère lorsqu’ils pensent à l’inflationPlus de la moitié estiment qu’elle perdurera après 2024 (53%), 86% se déclarent préoccupés à ce propos et sensiblement la même proportion affirment le ressentir dans le cadre de leur quotidien (83%). Même si ces deux derniers éléments sont en légère baisse par rapport à notre étude menée il y a quelques mois, les niveaux restent élevés et surtout assez uniformément répartis dans la population française (même les personnes de catégorie supérieure sont sensibles à cet enjeu). Comme souvent, c’est en premier lieu au Rassemblement National que les Français accordent le plus leur confiance pour faire de bonnes propositions pour améliorer leur pouvoir d’achat (27%), devant Renaissance (21%) et assez loin devant la France Insoumise (12%).

Enfin, le débat politique de ses dernières semaines s’est focalisé sur l’immigration. Il s’agit d’un sujet inquiétant les trois-quarts de nos compatriotes (76%, +5 points en 6 mois). Si sur ce point-là les nuances politiques sont nettes (69% des sympathisants socialistes préoccupés contre 91% de ceux des LR), remarquons une homogénéisation des réponses selon l’âge des répondants (70% des moins de 35 ans, 80% de ceux de 50 ans et plus) voire même selon la catégorie sociale (69% des PCS+, 80% des PCS-). Pour autant, les répondants ne sont pas adeptes de la ligne « immigration zéro » mais bien plus du choix par la France des migrants présents sur notre territoire (61% optent pour cette option, 27% estimant que l’on ne devrait accueillir personne et 12% tout le monde). Lorsqu’ils pensent à la situation actuelle, les interviewés estiment que les personnes d’origine étrangère sont trop aidées par l’État (75%), posent des problèmes en matière de sécurité (73%), constituent une menace culturelle ou sociale (6 personnes sur 10 le pensent). Sont-ils, les immigrés, souvent victimes de racisme ou discriminations ? Oui jugent dans un même élan les deux-tiers des Français (65%). En revanche, ils doutent de leur contribution à l’économie (48%) ou encore de leur volonté de s’intégrer à la société française (44%).

On le voit, nous sommes face à des Français qui ne baignent pas dans un marasme. Même s’ils ne le verbalisent pas de la sorte, la période Covid semble – d’un point de vue d’opinion – derrière nous. Et une lueur d’optimisme pointe. On remarquera que celle-ci n’est pas obérée par des sujets « lourds » : la paix en Europe, le pouvoir d’achat qui leur apparait en berne ou encore les craintes dont ils font part concernant aussi bien le risque terroriste que celui de l’insécurité.