Enquête réalisée en ligne le 13 décembre 2024 (après la nomination de François Bayrou en tant que Premier ministre). Échantillon de 1030 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : Sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).
Paris, le 13 décembre,
Toluna Harris Interactive a réalisé une enquête en partenariat avec LCI à la suite de la nomination de François Bayrou en tant que Premier ministre, pour mesurer la réaction des Français.
Voici les principaux enseignements de cette étude :
- François Bayrou, qui vient d’être nommé Premier ministre, bénéficie de la confiance de 40% des Français. Ce score est inférieur à ceux de ses prédécesseurs désignés par Emmanuel Macron après leurs arrivées à Matignon, qu’il s’agisse de Jean Castex ou Gabriel Attal (56%), Édouard Philippe (53%), Michel Barnier (51%) et Élisabeth Borne (44%). Dans un contexte très instable, le 4ème Premier ministre de 2024 arrive avec un niveau de confiance plus faible que ses prédécesseurs. Sans surprise, les niveaux de confiance sont plus élevés de la part des proches de Renaissance (85%), et des Républicains (60%) tandis que les proches des autres formations politiques expriment une défiance plus nette, au RN (16% de confiance), comme à gauche (LFI 25%, PS 30%, Ecologistes 27%). Notons sur ce point que Michel Barnier disposait d’un niveau de défiance un peu moins élevé de la part des sympathisants des formations politiques d’opposition lors de sa nomination.
- Les priorités assignées au nouveau gouvernement s’inscrivent logiquement dans les thématiques qui ont précipité la censure du gouvernement Barnier : le pouvoir d’achat (60%), le système social (44%) et les déficits publics (42%) apparaissent aux yeux des Français comme les sujets plus prioritaires pour le nouveau gouvernement de François Bayrou.
- Comme après l’arrivée de Michel Barnier, les Français se montrent en revanche peu confiants (38% , 41% en septembre) dans la capacité du futur gouvernement à tenir compte des souhaits des Français exprimés lors des dernières élections législatives.
- Alors que le nouveau Premier ministre arrive après la censure de son prédécesseur par l’Assemblée nationale, les Français se déclarent favorables à ce qu’il intègre des ministres issus de diverses formations politiques de gauche comme de droite, qu’ils soient issus du PS (55%), des LR (53%), du MoDem (51%), du RN (47%), d’Horizons (46%), des Ecologistes (45%), de LIOT (44%) et de Renaissance (40%). Notons que la nomination d’un Premier ministre issu d’une formation alliée de celle du Président de la République n’empêche pas les Français d’imaginer un gouvernement « pluriel » : les sympathisants de chacune des formations politiques estiment tous en grande majorité que des ministres issus de leur rang devraient y figurer (ce que l’on observait également lors de la nomination de Michel Barnier).
- Au-delà de la formation d’un gouvernement, les Français se montrent peu optimistes dans la capacité de François Bayrou et son futur gouvernement à recueillir la confiance d’une majorité des députés à l’Assemblée nationale et d’éviter la censure (seuls 36% pensent qu’il y parviendra contre 42% après la nomination de Michel Barnier). S’ils se montrent plus optimistes que la moyenne, notons que les proches de Renaissance et des LR sont plus partagés : 40% des proches de Renaissance et 47% des proches des LR estiment que le gouvernement de François Bayrou ne passera pas l’étape du vote de confiance de l’Assemblée nationale.
- Les Français imaginent un gouvernement Bayrou sous « très haute surveillance » : 1/2 souhaitent que les groupes d’opposition censurent le gouvernement s’il utilisait l’article 49.3 pour faire passer des projets de loi mais également si un projet de loi ne leur convient pas (indépendamment de la manière dont ce projet aurait été adopté). Notons en revanche que « seuls » 1/3 des Français souhaitent que le gouvernement de François Bayrou soit censuré dès que possible. Seuls les proches de la France insoumise se montrent majoritairement favorables à cette option (92%), alors que les proches du RN sont plus partagés (40%) et que les sympathisants Ecologistes et PS sont minoritaires à considérer cette option (1/4).
