Paris, le 16 septembre 2025,
A l’occasion des rentrées scolaires et étudiantes, Toluna Harris Interactive publie aujourd’hui une nouvelle enquête réalisée pour la Fondation Nestlé France et dévoile des chiffres alarmants sur le niveau de précarité alimentaire des jeunes de 18 à 24 ans en France.
Que retenir de cette étude ?
Près de 2 jeunes Français (âgés de 18 à 24 ans) sur 3 déclarent être en situation de précarité alimentaire
62% des Français âgés de 18 à 24 ans se trouvent en situation de précarité alimentaire[1], un chiffre en hausse par rapport à 2024 (+4 points). Parmi eux, 33% sont confrontés à une situation de précarité alimentaire sévère tandis que 29% vivent dans une précarité alimentaire modérée.
Des inégalités fortement liées aux revenus mensuels du foyer
L’insécurité alimentaire touche particulièrement les jeunes issus de foyers à faibles revenus :
- 73% des jeunes de 18-24 ans vivant dans un foyer ayant moins de 1000 euros nets par mois se trouvent en situation d’insécurité alimentaire.
- Ce taux descend à 52% pour les foyers dont les revenus se trouvent entre 1500 et 2999 euros par mois, et à 47% au-delà de 3000 euros nets mensuels.
Le lieu de résidence joue également un rôle, bien que secondaire (mais cela est essentiellement lié aux données sociales des jeunes interrogés). La précarité alimentaire sévère concerne 23 % des jeunes habitant l’agglomération parisienne, contre 33 % au niveau national. En revanche, 41% des habitants de Paris et de sa proche couronne sont en situation de précarité alimentaire modérée, soit un taux supérieur à la moyenne nationale (29%).
Une très grande majorité des jeunes Français font attention à leurs dépenses alimentaires et déclarent privilégier le prix aux qualités nutritionnelles des produits qu’ils achètent révélant des arbitrages contraints dans leur quotidien.
Au 15 du mois, après avoir payé leurs charges mensuelles, les jeunes Français de moins de 25 ans déclarent avoir en moyenne environ 500 euros sur leur compte bancaire. Cette moyenne masque de fortes disparités : 30% indiquent avoir moins de 200 euros tandis que 20% déclarent qu’il leur reste 1000 euros ou plus après prélèvement de leurs charges.
Le montant moyen alloué aux courses alimentaires se situe lui aux alentours de 100 euros par semaine. Néanmoins, des disparités sous-jacentes demeurent :
- plus d’un tiers des jeunes de moins de 25 ans (37%) allouent en moyenne moins de 8 euros par jour à leur alimentation à leurs courses (soit moins de 55 euros par semaine).
- à l’inverse, un tiers dépasse les 100 euros par semaine.
Si le budget moyen accordé aux courses alimentaires varie peu entre les jeunes en situation de sécurité alimentaire (98 euros) et ceux en situation d’insécurité alimentaire (101 euros), son impact sur le reste du budget est bien plus marqué.
- Les jeunes Français en situation de sécurité alimentaire indiquent avoir en moyenne 647 euros au 15 du mois sur leur compte bancaire (dont 30% d’entre eux 1000 euros ou plus)
Ceux en situation d’insécurité alimentaire n’ont en moyenne que 435 euros (dont seulement 14% déclarent avoir 1000 euros ou plus).
Des habitudes d’achat révélatrices
Les principaux produits alimentaires achetés lors des courses varient peu entre les jeunes en situation de sécurité alimentaire et ceux en insécurité : les pâtes (respectivement 74% et 78%) ; le riz (37% et 49%) et le pain (42% et 43%) sont les trois grandes catégories les plus consommées.
En revanche, les jeunes en situation de sécurité alimentaire déclarent davantage acheter des légumes frais (29%, 5ème position) lorsque ceux en situation d’insécurité alimentaire achètent plus de biscuits (25%, 5ème position).
Une attention généralisée aux dépenses alimentaires
Quel que soit leur niveau de sécurité alimentaire, les trois quarts des jeunes Français déclarent faire attention à leurs dépenses alimentaires (83%), dont un tiers très attention (27%). Les jeunes en situation d’insécurité alimentaire sont encore plus vigilants (88% contre 74% pour ceux étant en situation de sécurité alimentaire).
L’insécurité alimentaire pousse de nombreux jeunes Français à faire des compromis sur la qualité de leur alimentation. En effet, 46% des jeunes en situation d’insécurité alimentaire déclarent acheter des pâtes ou du riz abordables financièrement, mais dont la qualité est douteuse, à chaque fois qu’ils font leurs courses (contre 35% des jeunes en situation de sécurité alimentaire). 27% agissent de la même manière pour les produits surgelés (contre 14%) et 19% sur les plats préparés (contre 6%).
« La précarité alimentaire chez les jeunes est une urgence silencieuse. En 2025, la Fondation Nestlé France concentre son action sur les 18-24 ans, particulièrement touchés dans les territoires. Cette étude menée avec Toluna Harris Interactive révèle une réalité trop souvent ignorée. Avec nos partenaires associatifs, nous intensifions nos efforts pour que chaque jeune puisse accéder à une alimentation digne, essentielle à sa santé et à son avenir. »
— Laurence David, Déléguée Générale de la Fondation Nestlé France
[1] La première partie de l’étude a consisté à construire un indice de précarité alimentaire comme lors des deux premières éditions de l’Observatoire des vulnérabilités alimentaires de la Fondation Nestlé. Cet indice est reconstruit en additionnant le nombre de réponses affirmatives pour chacune des 6 questions initiales administrées. Un score de 0 ou 1 sur 6 signifie une situation de sécurité alimentaire. Un score compris entre 2 et 4 indique une situation d’insécurité alimentaire modérée et un score de 5 à 6 une situation d’insécurité alimentaire sévère.
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