Enquête réalisée en ligne du 17 au 20 juin 2024. Échantillon de 2057 personnes représentatif des Français âgés de 18 ans et plus.
Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, région et taille d’agglomération de l’interviewé(e).
Paris, le 27 septembre,
Quels sont les principaux enseignements de l’enquête ?
D’une manière générale, la vieillesse appelle des évocations assez négatives aux Français : si elle renvoie en premier lieu à la retraite, nombre d’entre eux l’associent à la maladie, aux problèmes de santé, à la dépendance ou encore à la solitude. Les Français se montrent assez explicites concernant les différentes étapes menant à la vieillesse : si l’âge de 55 ans est perçu comme un âge transitoire, où l’on n’est ni vraiment jeune, ni vraiment âgé (34%), les Français situent l’âge d’entrée dans la vieillesse à partir de 65 ans (68% d’entre eux considèrent qu’on est « vieux » à cet âge-là). A 85 ans, soit l’espérance de vie moyenne pour les femmes en France, la quasi-totalité des Français considèrent qu’on est « vieux » (95%), voire très vieux (59%).
- Alors que 65 ans constitue l’âge charnière d’entrée dans la vieillesse pour la majorité des Français, les termes « retraités » (57%), « seniors » (51%) et « papis et mamies » (38%) apparaissent comme les plus utilisés pour désigner cette catégorie de la population. Des expressions qui ne sont pas autant utilisées selon l’âge, les personnes âgées de 50 ans et plus déclarant avoir davantage recours à des expressions neutres comme « retraités » ou « seniors » tandis que les plus jeunes indiquent plus souvent employer des termes comme « personnes âgées », « anciens » ou « vieux ». Les représentations des personnes âgées de 65 ans et plus se révèlent assez positives, en contraste avec l’image que se font les Français de la vieillesse de manière générale : 90% d’entre eux estiment que les personnes âgées de 65 ans et plus peuvent apporter beaucoup de choses aux autres et 85% qu’il est tout aussi agréable de fréquenter des personnes de 65 ans et plus que des jeunes. S’ils n’excluent pas certaines représentations plus négatives (certaines difficultés avec les nouvelles technologies ou le fait de considérer le passé avec nostalgie par exemple), les Français refusent la mise à l’écart des 65 ans et plus dans la société : ils ne les considèrent pas majoritairement comme des gens lents ou inutiles, ni comme des personnes ne montrant plus de solidarité avec les plus jeunes. Ainsi, si le vieillissement en soi est teinté de négatif, le vieillissement de la population n’apparait pas que comme un désavantage pour la société. S’il implique en partie de repenser l’économie et surtout le modèle social en France, il peut également représenter une opportunité lorsque les plus âgés mettent à profit leur expérience dans le contact avec les autres générations (69%). Quoiqu’ils ne renversent pas totalement les représentations et sans que l’on puisse parler de rupture générationnelle, les plus jeunes se montrent généralement plus durs que la moyenne avec les personnes de 65 ans et plus, qu’elles estiment généralement moins solidaires et plus privilégiées que la moyenne.
- Le concept d’âgisme, qui renvoie à une forme de discrimination liée à l’âge, est assez peu connu par les Français : un tiers d’entre eux déclarent en avoir déjà entendu parler (35%), dont seulement 13% de manière précise. Malgré un niveau de notoriété peu marqué du concept d’âgisme (légèrement meilleur chez les plus jeunes), les Français se montrent majoritairement capables d’en déduire la définition (68%). S’ils se sentent eux-mêmes peu enclins à discriminer les plus âgés (24%), ils sont une majorité à considérer la société française dans son ensemble comme âgiste (67%). Dans les faits, s’ils sont loin d’être négligeables, les actes d’âgisme apparaissent comme relativement peu fréquents et se traduisent le plus souvent sous la forme de moqueries (28%), de paroles/comportements déplacés (23%), ou de limites d’âge empêchant les personnes âgées d’exercer certaines fonctions ou responsabilités (25%). Peu rapportés en tant que « victime », ces faits d’âgisme sont le plus souvent saisis par des Français en position de « témoins ». Ces phénomènes interviennent le plus fréquemment dans les transports en commun (42%) et les commerces (33%), mais peuvent également être relayés par les médias (26%) ou exister dans le cadre privé (26%).