Enquête réalisée en ligne du 5 au 9 août 2024. Échantillon de 1 068 personnes représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, région et taille d’agglomération de l’interviewé(e).
Paris, le 4 septembre,
- Si la consommation régulière d’alcool et de tabac sont relativement répandues au sein de la population (respectivement 48% et 28% des Français déclarent en consommer au moins une fois par semaine), celles de CBD (6%) et de cannabis (5%) restent quant à elles marginales et davantage l’apanage des 25-34 ans.
- De manière générale, la consommation de cannabis est relativement mal perçue par les Français : 56% d’entre eux déclarent ne pas être favorables à sa dépénalisation parmi lesquels 35% se disent même « pas du tout favorables ». Une position soutenue à la fois par les plus jeunes et les plus âgés, même si la majorité des 25-34 ans indiquent y être favorables. Dans les représentations, le cannabis est également principalement associé à des effets néfastes comme la réduction des capacités d’attention (88%), le développement de maladies psychiques (83%), d’anxiété (77%) ou encore d’hallucinations (73%). Ils sont également plus des trois quarts à reconnaitre les impacts sociétaux négatifs que peut impliquer la consommation de cannabis, notamment concernant le développement du trafic des drogues dures en France (77%). Assez logiquement, ces perceptions globalement négatives sont associées à un sentiment de dangerosité : 80% des Français estiment que le cannabis représente un danger pour les consommateurs, 69% pour l’entourage des consommateurs et 71% pour la société française dans son ensemble, les plus âgés estimant davantage la consommation de cannabis comme dangereuse sur chacun de ces aspects. Dans le détail, la dégradation de la santé, à la fois sur les plans mental (59%) et physique (51%) constituent les principaux risques associés à la consommation de cannabis. Néanmoins, les Français reconnaissent certaines propriétés positives du cannabis, notamment dans une optique médicinale (79%) ou dans sa capacité à apporter une sensation de détente (77%).
- Concernant la prise en charge de la question de la dépendance au cannabis, les Français se montrent assez critiques vis-à-vis de l’action des pouvoirs publics, qu’ils jugent insuffisante dans l’ensemble des domaines. Ils sont près de 7 sur 10 à juger satisfaisantes les campagnes d’information et de prévention sur les risques liés à la consommation de cannabis et plus des deux tiers à considérer que les pouvoirs publics n’accompagnent pas suffisamment les personnes dépendantes au cannabis (68%) ainsi que celles sevrées ou en cours de sevrage (67%) . Ce déficit d’information a des conséquences directes : plus de la moitié des Français indiquent qu’ils ne sauraient pas vers quel interlocuteur se tourner pour aider une personne présentant une dépendance au cannabis (58%). Cependant, ils considèrent qu’un bon nombre d’acteurs peuvent être utiles dans cette perspective, avec en premier lieu les professionnels de santé spécialisés dans les questions d’addiction, comme les addictologues (92%) et les centres de soins spécialisés (92%). Ils se montrent en revanche moins convaincus par l’utilité des pharmaciens (55%), de la médecine du travail (59%) ou des praticiens en hypnothérapie (65%).