Enquête réalisée en ligne du 24 au 27 janvier 2025. Échantillon de 1 025 personnes représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, région et taille d’agglomération de l’interviewé(e).
Paris, le 7 février,
Que retenir de cette enquête ?
- De manière générale, les Français maîtrisent mal le sujet des troubles des conduites alimentaires : moins de la moitié d’entre eux indiquent bien les connaitre (45%, et seulement 8% « de manière précise »). Cependant, ils sont tout de même en mesure de les associer spontanément à des pathologies telles que la boulimie et l’anorexie. Ce degré de maîtrise diffère selon le sexe et l’âge, les femmes et les jeunes déclarant avoir plus de facilités à les identifier. Un sentiment d’information mitigé concernant les troubles des conduites alimentaires qui se traduit également dans la capacité des Français à en identifier les signes, que ce soit chez un proche (64%, dont 16% de manière certaine) ou pour eux-mêmes (67%, dont 25% de manière certaine).
- Dans ce contexte, les Français considèrent de façon quasi unanime que les troubles des conduites alimentaires se caractérisent par des conséquences physiques (changements de poids excessifs : 93% ; détérioration de la santé physique : 93%) et dans une moindre mesure par des effets psychologiques (mauvaise estime de soi : 88% ; trouble psychiatrique : 74%). Ces enjeux psychologiques sont, par ailleurs, au cœur des causes de ces troubles selon les Français, qu’il s’agisse d’anxiété, de dépression (75%) ou de stress (61%), ainsi qu’une forme de pression sociale (normes de beauté : 59% ; remarques et intimidations liées au poids : 57%). Notons qu’il existe des disparités dans l’identification de ces principales causes, notamment en fonction du sexe : les femmes identifient de manière plus marquée les causes des troubles des conduites alimentaires, notamment celles liées à la promotion de standards de beauté (62%), à l’expérience de violences (50%) et à l’expression de ses émotions (48%).
- En matière de prise en charge, les médecins généralistes (89%) et les praticiens spécialisés dans la nutrition (nutritionnistes : 87% ; diététiciens : 85%) ou la santé mentale (psychologues : 88% ; psychiatres : 82%) sont considérés comme les acteurs les plus utiles pour aider une personne présentant des symptômes de troubles des conduites alimentaires. A l’inverse, seule une faible minorité de Français estiment que les influenceurs peuvent être utiles dans ce rôle (15%). Cette perception de l’utilité des influenceurs est toutefois plus élevée chez les moins de 35 ans, qui ont également tendance à considérer davantage les professionnels de la santé mentale comme utiles.
- Un quart des Français indiquent avoir déjà été concernés par des troubles des conduites alimentaires, dont 13% disent l’être encore actuellement. Des troubles auxquels les jeunes et les femmes déclarent être davantage confrontés. Une expérience des troubles des conduites alimentaires qui affecte principalement l’estime de soi (82% des personnes concernées indiquent avoir déjà ressenti de la honte et 80% de la culpabilité) et la perception de l’extérieur (sentiment d’être jugé : 74% ; moqueries : 62% ; discriminations : 58%). Un peu moins de la moitié des personnes concernées par des troubles des conduites alimentaires déclarent également avoir subi du harcèlement (46%). Enfin, concernant le traitement de ces pathologies, les médecins généralistes apparaissent comme les professionnels de santé les plus consultés pour des troubles des conduites alimentaires (50%), devant les psychologues (33%). Notons également que près d’un quart des personnes affectées par ces troubles indiquent ne pas avoir consulté de praticiens spécialisés dans la santé mentale ou la nutrition mais en ressentent le besoin, et ce, particulièrement chez les plus jeunes.