Enquête réalisée par Harris Interactive en ligne du 7 au 10 novembre 2023. Échantillon de 1 013 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).
Paris, le 22 novembre,
Toluna Harris Interactive et Séance Publique ont lancé en début de législature leur « Observatoire Parlement », une étude barométrique qui permet de comprendre comment les Français suivent et s’approprient l’actualité du Parlement, de ses textes et de ses forces politiques. Cette cinquième vague d’enquête intervient alors que l’actualité parlementaire est notamment marquée par les débats autour de la loi immigration et que les enjeux nationaux sont relativement éclipsés par les récents événements entre Israël et le Hamas. Publiée au moment du Salon des Maires, elle s’intéresse également à l’ancrage territoriale attendu des députés.
Les Français ont toujours une image mitigée des différents groupes parlementaires, celui du RN restant perçu le plus positivement
Comme lors des précédentes mesures, le travail des différents groupes parlementaires ne recueille la satisfaction que d’une minorité des Français. On observe cependant une hausse de cette satisfaction pour les différents groupes de la majorité présidentielle, les parlementaires des Républicains (33%, +4) mais aussi les Socialistes (27%, +4) et les Ecologistes (31%, +2). Si les parlementaires du Rassemblement National restent ceux dont le travail est perçu le plus positivement, ils ne bénéficient pas de cet élan général (38%, -1). Les Insoumis, quant à eux, restent malgré tout considérés comme un des deux groupes parlementaires s’opposant le mieux au gouvernement au sein du Parlement (27%, +1), juste derrière les élus du RN (34%, -4). Notons qu’en début de législature, 79% des proches de LFI considéraient que « leurs » députés étaient les meilleurs opposants. Ils ne sont plus que 48% désormais.
Une division autour du rôle principal des parlementaires
Les Français se montrent partagés vis-à-vis du rôle principal des parlementaires, entre représentation de leur terre d’élection et élaboration des textes nationaux. Si une courte majorité estime que leur rôle est avant tout de participer à la construction de la loi (51%), une proportion presque similaire pense qu’il est d’abord de porter les préoccupations du territoire où ils ont été élus (47%, mais plus d’un sympathisant sur deux proches de LFI ou du RN).
Plus précisément, les Français attendent en premier lieu de leurs parlementaires qu’ils fassent part des préoccupations de leurs électeurs à l’Assemblée (42%), qu’ils écoutent et reçoivent les citoyens de leur circonscription (38%) et les aident concrètement dans différents domaines : logement, emploi… (35%), alors même qu’il ne s’agit pas de leurs missions.
Une opposition relative au cumul des mandats… à nuancer par le type de mandant
Une majorité de Français estiment que la règle du non-cumul des mandats nationaux et locaux est une bonne chose (63%) et qu’elle permet aux parlementaires de se consacrer uniquement à cette fonction, une opinion que partage l’ensemble de la population, quelle que soit la sympathie partisane.
De même, seuls 4 Français sur 10 se déclarent favorables au cumul des mandats de parlementaire et de maire. L’intensité de cette opposition varie néanmoins selon la taille de la commune administrée. Si elle reste majoritaire lorsqu’il s’agit de grandes ou de moyennes communes (au-delà de 1 000 habitants), une courte majorité de la population se dit favorable à ce cumul pour les plus petites d’entre elles (54%).
Des Français toujours partagés quant à une éventuelle dissolution, qui leur parait de moins en moins probable
La situation de majorité relative à l’Assemblée nationale reste majoritairement perçue comme étant une bonne chose (64%, + 2) par les Français. Ils sont néanmoins toujours une moitié à estimer que le Président de l’Assemblée devrait dissoudre l’Assemblée au cours des prochains mois, une proportion plus élevée chez les sympathisants LFI (67%) et RN (69%). Moins d’1/3 des Français pensent en revanche qu’Emmanuel Macron utilisera son droit de dissolution de l’Assemblée nationale au cours des prochains mois (29%, -1), une opinion en baisse continue depuis mars 2023 (-9 points).
Dans ce contexte, si de nouvelles élections législatives avaient lieu, seule une courte majorité de Français souhaiteraient que Renaissance et ses alliés disposent d’une majorité à l’Assemblée nationale (52%, +5 points), un score qui a néanmoins progressé de 10 points depuis le printemps dernier (ayant atteint son minimum au cours de la séquence de la réforme des retraites). A noter que seuls 53% des sympathisants de la majorité présidentielle indiquent souhaiter qu’elle dispose d’une majorité absolue au sein de l’Assemblée.
Cette nouvelle mesure nous montre des Français qui partagent des divergences concernant le rôle principal des parlementaires, entre ancrage local et représentation à l’échelle national. Le cumul des mandats reçoit quant à lui l’opposition d’une majorité de la population, bien que dans le détail, surtout lorsqu’il s’agit d’être à la tête de grandes collectivités.