Enquête réalisée en ligne du 20 au 24 mars 2025 auprès d’un échantillon de 1 096 consommateurs réguliers de nicotine (de manière au moins hebdomadaire), issu d’un échantillon de 3 147 personnes représentatif de la population française âgée de 25 ans et plus. Représentativité assurée par la méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, région et catégorie d’agglomération de l’interviewé(e).
Paris, le 24 avril,
Depuis plusieurs années émergent des produits alternatifs au tabac comme les cigarettes électroniques ou les sachets de nicotine.
Afin de mieux comprendre les perceptions qui existent autour de ces produits, Toluna Harris Interactive a réalisé à la demande de BAT France une étude sur l’image qu’ont les produits alternatifs au tabac, et plus particulièrement, les sachets de nicotine auprès d’un public adulte de consommateurs de nicotine âgé de 25 ans et plus.
Principaux enseignements :
Dans un contexte où les différents produits à base de nicotine sont bien identifiés par les consommateurs, les sachets de nicotine souffrent d’une plus faible notoriété (39% affirment ne pas connaître suffisamment ce produit pour se prononcer sur l’image qu’ils en ont), en particulier chez les plus âgés. Un tiers des consommateurs (33%) ne savent pas dire s’il s’agit d’un produit plus ou moins nocif que le tabac traditionnel. Les sachets de nicotine font donc l’objet d’une méconnaissance manifeste de la part des consommateurs de nicotine.
55% des consommateurs de nicotine attendent que les réglementations concernant la vente de produits alternatifs au tabac à base de nicotine aux mineurs soient plus contraignantes, notamment en renforçant les amendes pour les commerçants (75%).
Plus précisément, concernant les sachets de nicotine, près de 9 consommateurs sur 10 soutiennent que ces derniers devraient être interdits à la vente aux mineurs, Notons que les 2/3 pensent à tort qu’ils le sont déjà, au même titre que les autres produits contenant de la nicotine.
Dans le même temps, 68% des consommateurs pensent qu’il faudrait autoriser la vente de ces sachets de nicotine aux personnes majeures. Il s’agit dès lors, pour les consommateurs, de considérer les sachets de nicotine sans tabac de la même façon que les autres produits à base de nicotine.
50% attendent donc des pouvoirs publics qu’ils fassent mieux appliquer la réglementation existante sur la vente des produits à base de nicotine aux mineurs.
Dans le détail :
Un niveau de connaissance perfectible des sachets de nicotine et une image segmentée
Parmi les différents produits contenant de la nicotine, la cigarette électronique et le tabac traditionnel gardent une image majoritairement positive auprès des consommateurs de nicotine. De la même façon les substituts à la nicotine vendus en pharmacie comme les gommes et les patchs font également plutôt l’objet d’une bonne image (55%).
A l’inverse, les sachets de nicotine souffrent d’une faible notoriété déclarée de la part des consommateurs de nicotine : près de 4 consommateurs sur 10 affirment ne pas suffisamment connaître ce produit pour se prononcer. Cette faiblesse s’exprime ainsi particulièrement en fonction de l’âge puisque si 25% des 25-34 ans affirment ne pas connaître les sachets de nicotine, ce résultat augmente avec l’âge jusqu’à atteindre 62% pour les consommateurs âgés de 65 ans et plus.
Spontanément, ceux qui identifient bien les sachets de nicotine oscillent entre deux réactions distinctes : d’un côté ils les identifient comme de bons substituts à la consommation de tabac dans le cadre d’une réduction ou d’un sevrage tabagique, de l’autre ils craignent l’aspect néfaste de la nicotine et le manque de recul sur les effets du produit.
Cette dichotomie s’exprime également lorsque les consommateurs de nicotine sont amenés à se positionner sur la nocivité des différents produits, comparée à celle des cigarettes traditionnelles. Si aucune alternative n’est jugée plus nocive que le tabac, les consommateurs sont 24% à estimer que les sachets de nicotine sans tabac sont moins nocifs, 30% ni plus ni moins nocifs, et 33% n’en savent pas assez pour se prononcer.
Les consommateurs attendent que la législation pour la vente des produits contenant de la nicotine soit mieux appliquée
De manière générale, l’ensemble des consommateurs affirment que les produits contenant de la nicotine sont interdits aux mineurs. C’est également le cas pour les sachets de nicotine sans tabac, aujourd’hui non réglementées mais dont 66% des consommateurs estiment qu’elles sont interdites aux mineurs. Malgré cette interdiction présumée, la moitié des consommateurs affirment que la réglementation actuelle des alternatives au tabac est suffisante mais qu’elle est mal appliquée. 55% souhaiteraient également qu’à l’avenir les sanctions soient plus contraignantes, notamment en direction des commerçants qui pourraient être tentés de vendre ces produits (tabac ou alternatives) à des mineurs. La contravention actuelle de 135 euros est ainsi jugée trop faible pour 46% des consommateurs, qui estiment, pour la moitié d’entre eux, qu’elle serait plus dissuasive si elle dépassait les 1000 euros.
Plus qu’une remise en cause de la législation, les consommateurs attendent d’abord que celle-ci soit appliquée pour éviter la consommation par les mineurs. La limitation des saveurs dans les produits (goûts menthol, fruits, etc.) alternatifs au tabac est jugée négativement par une majorité des consommateurs.
Les sachets de nicotine sans tabac : le souhait d’une interdiction pour les mineurs uniquement
Plus spécifiquement à propos des sachets de nicotine sans tabac, les Français affirment assez nettement que ces produits devraient être réservés aux adultes. 68% pensent qu’ils devraient être autorisés à la vente aux adultes et 86% pensent qu’ils devraient être interdits à la vente aux mineurs. Afin d’en contrôler la vente, les Français expriment un fort soutien (79%) à la création d’une licence spécifique, sur le modèle de la licence IV pour les débits d’alcools, pour être autorisé à en vendre.
D’autres mesures sont également jugées efficaces pour réduire la consommation de tabac et autres produits à base de nicotine des mineurs : à titre d’exemple, le renforcement des amendes qu’elles soient pour les commerçants qui vendraient ces produits à des mineurs ou pour les personnes majeures qui achèteraient pour le compte d’un mineur (75%), est jugé efficace pour trois quarts des consommateurs. À l’inverse, la surtaxe des produits (57% favorables) et le packaging neutre (49%) font davantage débat.