Enquête réalisée en ligne du 13 au 16 septembre 2024. Échantillon de 1 031 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).
Paris, le 1er octobre,
Depuis deux ans, la Fédération Bancaire Française fait appel chaque année à l’institut Harris Interactive pour interroger le rapport des Français à la cybersécurité. Si en 2022 la première vague d’enquête avait notamment montré qu’ils étaient largement conscients du caractère sensible de leurs données personnelles (notamment de leurs données bancaires), et que la plupart d’entre eux affirmaient mettre en place des mesures de précaution, une légère baisse de leur vigilance avait été constatée l’année dernière, avec un certain relâchement dans les pratiques de cyberprotection. Un an après cette deuxième mesure, la Fédération Bancaire Française a souhaité de nouveau sonder la population française pour identifier si les perceptions et les pratiques avaient évolué.
Que retenir de cette enquête ?
Les Français de plus en plus conscients du caractère sensible de leurs données personnelles, avec un niveau d’inquiétude toujours aussi important concernant la protection de celles-ci
Parmi l’ensemble de leurs données personnelles, les données bancaires sont à nouveau celles que les Français considèrent comme les plus sensibles (90%, +3), devant leurs numéros de documents d’identité (80%, +3). On constate que le caractère sensible de l’ensemble des données personnelles est un peu plus reconnu depuis un an. Par ailleurs, l’inquiétude que ressentent les Français vis-à-vis des différents risques que l’on peut rencontrer sur Internet est toujours aussi prégnante au sein de la population, que ce soit l’usurpation d’identité (86%), les attaques visant les données bancaires (86%) ou les différentes arnaques sur Internet et les réseaux sociaux (82%), à des niveaux relativement stables depuis 2022.
Des pratiques de cyberprotection qui restent répandues
Si la légère baisse d’inquiétude observée l’année dernière concernant la protection de ses données personnelles s’était traduit également par une vigilance moins forte des Français dans leurs pratiques numériques, certains réflexes sont cette année plus répandus. C’est notamment le cas concernant le fait de se renseigner sur les sites marchands avant de faire un achat (74%, +6). De manière plus générale, la majorité de la population indique mettre régulièrement en place des mesures de précaution, et en premier lieu ignorer les appels téléphoniques d’origine inconnue (86%). Néanmoins, malgré des pratiques de sécurité qui sont aujourd’hui largement répandues, d’autres habitudes invitent à nuancer ce constat, notamment concernant les achats sur Internet.
En effet, 3 Français sur 10 (31%) déclarent par exemple enregistrer leurs données bancaires sur les sites de vente en ligne pour gagner du temps, une proportion en hausse de 5 points depuis 2023, et 39% indiquent pré-enregistrer leurs identifiants et mots de passe sur le site ou l’application mobile de leur banque (+2). Par ailleurs, lors d’un achat en ligne, la carte bancaire reste le moyen de paiement principal des Français, principalement en entrant directement ses informations de paiement (51%, +3).
Si certaines pratiques sont donc en progression après un léger fléchissement l’année dernière, on observe une augmentation des pratiques de « préenregistrement » qui permettent de gagner du temps, mais qui exposent davantage à de potentiels risques pour l’utilisateur.
Une progression de la connaissance des différents types d’arnaques et de la conscience que celles-ci sont de plus en plus fréquentes et sophistiquées…
Dans l’ensemble, les Français témoignent d’une bonne connaissance des différents types d’arnaques en ligne comme le « phishing » (87%, =), la fraude du faux conseiller bancaire (85%, +3) ou la fraude aux sentiments (82%, +2). Si cette connaissance reste imprécise, nous observons une progression de la proportion de Français qui déclarent avoir une très bonne compréhension des différentes arnaques. Par ailleurs, quel que soit le type d’arnaque testé, près de 8 Français sur 10 estiment que le phénomène est en hausse.
Ainsi, le développement des arnaques semble être relativement bien conscientisé par la population française et nombreux sont ceux qui estiment que l’essor de l’intelligence artificielle pourrait permettre aux fraudeurs de mettre en place des arnaques encore plus nombreuses et sophistiquées (83%), même si près de 2/3 (64%) pensent que, dans le même temps, l’IA offre également des opportunités aux banques pour mieux lutter contre la fraude bancaire (64%).
… ce qui conduit les Français à être de plus en plus prudents
Cette perception de la progression des arnaques semble provoquer chez les Français une vigilance accrue face à celles-ci. Par exemple, lorsqu’ils reçoivent un message suspect, plus de la moitié des Français indiquent ne pas le consulter ou le transmettre (55%), une proportion en hausse de 4 points en un an.
De plus, ils sont également moins nombreux à répondre aux diverses sollicitations douteuses qu’ils reçoivent, notamment les appels de leur conseiller bancaire les invitant à réaliser des opérations à distance (19%, -5), ou les messages ou emails de leur banque les invitant à cliquer sur un lien (16%, -4).
Enfin, lorsqu’ils ont un doute concernant une demande de contact de leur banque (par SMS, email ou via un appel), les Français déclarent en majorité d’abord contacter leur banquier (65%, -1), et environ 1/3 préfèrent en premier lieu se renseigner par leurs propres moyens en consultant les sites officiels dédiés (34% +4).
… mais une exposition toujours plus forte, avec une augmentation de la proportion de victimes
Malgré cette prudence déclarée, les Français ne sont pas totalement préservés face aux risques d’arnaques. En effet, plus de la moitié d’entre eux (57%) indiquent avoir déjà été victimes d’une tentative d’arnaque aux données bancaires (que ce soit sur Internet, par téléphone ou par SMS) et 13% déclarent même avoir été réellement arnaqués, un chiffre en hausse de 5 points depuis un an. Parmi les Français ayant déjà subi ce type d’arnaque, leurs premiers réflexes restent de faire directement opposition via le site ou l’application de leur banque (77%, +4) et de contacter leur banque (74%, +1).
Les plus jeunes, moins conscients des dangers, et moins prudents en termes de cyberprotection et face aux sollicitations suspectes
On peut observer au sein de la population de véritables divergences dans le rapport à la cybersécurité, notamment en termes d’âge. En effet, les plus jeunes se distinguent par leur vulnérabilité en matière de cyberprotection.
Ainsi, les 18-34 ans sont moins inquiets que la moyenne des Français vis-à-vis de la protection de leurs données personnelles (79% estiment leurs données bancaires sensibles contre 90% de la population au total). Parallèlement, ils témoignent d’une moindre prudence dans leurs pratiques en ligne, que ce soit concernant l’utilisation régulière de mots de passe longs, complexes et différents entre chaque compte (69% vs. 75% de l’ensemble des Français) ou l’enregistrement de leurs données bancaires : 53% déclarent enregistrer leurs données bancaires sur les sites de vente en ligne (vs. 31% de la population dans son ensemble) ; 53% indiquent également pré-enregistrez leurs identifiants et mot de passe sur le site ou l’application de leur banque (vs. 39%).
Les plus jeunes sont également généralement moins prudents face aux différentes arnaques. Ils sont par exemple près de 2/3 (63%) à indiquer consulter ou transmettre les messages qui leur paraissent suspects (contre 44% en moyenne chez les Français dans leur globalité), et ont dans l’ensemble davantage tendance à répondre aux diverses sollicitations douteuses, comme des emails ou sms les invitant à cliquer sur un lien pour un colis (50% vs. 25% dans l’ensemble de la population).
Par conséquent, ils déclarent être davantage touchés par les arnaques que leurs ainés, puisque 72% d’entre eux déclarent avoir déjà été victimes d’une tentative d’arnaque aux données bancaires contre seulement 57% en moyenne, et ils sont 16% à indiquer avoir été finalement réellement arnaqués (vs. 13%).
Cette troisième vague d’enquête montre donc que les Français restent toujours aussi inquiets concernant les dangers qui menacent la sécurité de leurs données personnelles, et notamment leurs données bancaires. Si en conséquence ils se montrent dans leur grande majorité toujours prudents dans leurs pratiques en ligne, certaines bonnes habitudes restent encore à intégrer. Enfin, face aux différentes tentatives d’arnaques, les Français témoignent d’une meilleure connaissance en la matière et de davantage de prudence, ce qui n’empêche néanmoins pas une progression de la part de la population qui déclare en être directement victime.