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Réactions des Français à la conférence de presse d’Emmanuel Macron du 16 janvier 2024

Enquête réalisée en ligne les 16 (après la conférence de presse d’Emmanuel Macron) et 17 janvier 2024. Échantillon de 1 921 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).

Paris, le 17 janvier,

Toluna Harris Interactive a réalisé une enquête en partenariat avec LCI après la conférence de presse télévisée d’Emmanuel Macron du 16 janvier, pour mesurer la réaction des Français à certaines propositions présentées par le Président de la République pour la suite de son mandat.

Que retenir de cette enquête ?

40% des Français ayant vu ou entendu parler de la conférence de presse d’Emmanuel Macron du 16 janvier indiquent avoir été convaincus par ses propos. Il s’agit (hormis l’intervention suite aux attentats du Hamas) d’un niveau plutôt élevé, hors période Covid et tensions internationales. Interrogés à l’issue de l’intervention présidentielle, les Français réagissent en premier lieu selon leur sensibilité politique : 88% des proches de Renaissance ont été convaincus par le Président, 52% de ceux des Républicains. Les sympathisants socialistes portent un regard mitigé (48% convaincus) alors qu’assez logiquement ceux de LFI (34%), du RN (22%) ou encore de Reconquête ! (25%) ne l’ont été que marginalement. On remarquera que les sympathisants de gauche sont moins sévères que ceux d’extrême-droite. Il faut probablement y voir la conséquence des propos du Président sur l’école sujet on ne peut plus sensible pour les proches de LFI ou du PS.

Comme souvent dans ce type d’exercice, le détail des mesures annoncées par le Président fait apparaitre un niveau d’approbation plus élevé que l’ensemble de la prestation. Déjà en terme de sécurité : 90% des Français sont favorables à la multiplication des opérations “place nette” ou encore 84% au doublement de la présence policière dans les rues. Rappelons que la lutte contre l’insécurité constituait la troisième assignation d’action prioritaire au gouvernement en ce début d’année (70%, niveau jamais atteint, +7 points en un an). Ensuite, en terme de « retour de la République » : 77% des personnes interrogées sont favorables au retour de la Marseillaise à l’école primaire, 74% au doublement du volume horaire d’instruction civique, 71% à l’instauration d’une cérémonie de remise des diplômes. C’est également le cas pour la régulation de l’usage des écrans chez les jeunes enfants (80%). Il est frappant de voir que la politique familiale (lutte contre l’infertilité ou remplacement du congé parental par un congé de naissance) génère l’adhésion de trois-quart à deux-tiers des Français. Sur le premier aspect, notons que 77% des femmes (soit un peu plus que les hommes, 70%) indiquent être favorables à cette mesure. Seule évocation suscitant des réactions partagées : le développement du théâtre au collège (51%).

Il est frappant de remarquer que si les approches sont teintées de la proximité politique des répondants, nous n’assistons pas à des clivages. Les différentes mesures sont quasiment toutes accueillies favorablement par une majorité de Français même de la part de ceux distants de la majorité présidentielle.

Pour autant, moins de la moitié des Français jugent que ces mesures seront efficaces, que ce soit en matière de politique éducative (46%), de lutte contre l’insécurité (45%), de politique de la famille (45%) et encore moins lorsqu’il s’agit de la politique sociale, de santé, étrangère ou encore économique. En l’espèce, les proches du Président sont, logiquement, confiants quant aux effets. On note une anticipation positive plus marquée de la part des proches des LR que de ceux du PS, de la FI ou encore du RN.

Dans l’ensemble, les Français se montrent partagés quant à la « nouvelle méthode » du Président de la République : une moitié d’entre eux indiquent que ces propositions ne représentent pas d’évolution dans la politique menée par Emmanuel Macron depuis le début de son deuxième quinquennat, 1/3 d’entre eux néanmoins que cela représente une évolution positive, 16% estimant qu’il s’agit d’une évolution négative. Une semaine après la nomination de Gabriel Attal comme Premier ministre et l’arrivée au gouvernement de Rachida Dati, notons que près d’1 sympathisant sur 2 des Républicains y voient une évolution positive (47%). On note également que près de quatre proches sur dix du PS comme des écologistes entrevoient une évolution positive. Peut-être que les propos sur l’école participent à ce regard qui aurait pu être, sur le papier, plus critique.