Enquête réalisée par Toluna-Harris Interactive en ligne du 28 octobre au 3 novembre 2025. Échantillon de 3 151 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).
Paris, le 27 novembre,
A l’approche des élections municipales de 2026, Citeo a sollicité Toluna Harris Interactive pour interroger les Français sur leurs attentes et leurs besoins en matière d’économie circulaire et en termes de prévention et gestion des déchets et des emballages.
Que retenir de cette enquête ?
- Les Français se disent satisfaits de la propreté de la commune dans laquelle ils vivent
De manière générale, les Français considèrent dans leur grande majorité que leur commune est propre (83%). Pour achever de convaincre les Français jugeant leur commune plutôt sale (14%) voire très sale (3%), ces derniers préconiseraient de sanctionner plus sévèrement et systématiquement les actes d’abandon de déchets (56%) ainsi que l’augmentation de la fréquence de nettoiement de la voie publique (47%).
Fait marquant, les habitants des communes rurales jugent davantage que leur commune est propre (91%) que ceux des communes urbaines hors agglomération parisienne (81%) ou que les habitants de l’agglomération parisienne (74%).
Contre la saleté, les habitants de l’agglomération parisienne se distinguent en optant davantage pour l’augmentation de la fréquence de nettoiement (53%) tandis que ceux des communes rurales évoquent plus que la moyenne le développement des actions de sensibilisation des habitants (39%).
Corollaire de cette perception positive de l’action des édiles, la propreté ne devrait pas être un sujet prioritaire aux yeux des administrés pour les prochaines élections municipales : elle est considérée comme telle par 17% des Français, et jusqu’à 20% dans les grandes agglomérations. Ce sujet n’arrive ainsi qu’en 9e position, derrière notamment la sécurité (40%), la santé (38%) et les impôts locaux (35%).
- Les Français appellent à davantage d’informations sur le tri de leurs déchets et souhaitent être accompagnés dans leur processus de tri
Le sujet de la propreté est étroitement lié à la question de la collecte des déchets. Sur cette dimension, les Français s’estiment dans leur globalité bien informés (76%). Dans le détail, on note toutefois quelques différences : le niveau d’information sur les consignes de tri (83%, dont 33% très informé(e)s) ou la fréquence de collecte des déchets (81%, dont 35% très informé(e)s) sont deux dimensions sur lesquelles les Français s’estiment connaisseurs, avec dans une moindre mesure l’acteur responsable de la collecte (63%). En revanche, le devenir des déchets (48%), le coût (47%) et les étapes de la gestion des déchets (45%) sont des éléments sur lesquels seule une minorité de Français s’estime informée.
Les habitants de maison individuelle se considèrent plus informés que les habitants d’appartement, de manière générale (80% vs 71%) mais aussi sur toutes les dimensions détaillées (de 2 points d’écart pour le devenir des déchets (49% vs 47%) à 14 points d’écarts pour la fréquence de collecte (86% vs 72%).
Malgré ces niveaux d’information, attention à la clarté de la tarification. En effet, lorsqu’on invite les Français à déclarer comment ils paient pour la collecte de leurs déchets, leurs réponses s’écartent considérablement de la réalité : 18% affirment s’acquitter d’une taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM, contre 84% en réalité), 14% d’une REOM, 8% d’une taxation incitative et 34% d’une taxation indirecte, quand 26% s’admettent incapables de répondre à la question. Ce grand écart traduit ainsi un besoin de clarté quant à la tarification de la collecte des déchets, quand bien même le flou autour de ces questions n’empêche pas les Français de se sentir informés et investis.
Le fait de se sentir incité (ou non) à trier ses déchets influe également sur la perception de propreté de la commune. A ce sujet, près de 9 Français sur 10 se sentent incités à trier leurs déchets (87%). Afin de convaincre la part ne se sentant pas incitée, sont évoquées une meilleure organisation du service en fonction des usages (84%) et une meilleure lisibilité des consignes de tri (83%). Point essentiel sur lequel les Français se sentent mal informés, les informations sur le devenir des déchets constituent également un levier qui pourrait favoriser l’adoption du comportement de tri (80%, dont 35% oui, certainement).
Une autre façon d’inciter au tri des déchets serait le développement de la tarification incitative1, soutenue par 77% des Français (dont 36% très favorables). Le principal frein évoqué par les opposants à la tarification incitative est la crainte du développement des dépôts sauvages ou de l’incinération des déchets par les particuliers (64% et en particulier auprès des Français habitant en maison individuelle, 68%). Le caractère injuste de la mesure, notamment pour les familles nombreuses, est également soulevé par 48% des Français opposés, tout comme le risque de voir sa facture augmenter (36%).
Enfin, l’extension des règles de tri permettant de trier tous les emballages, notamment les emballages plastiques, partout en France va également dans le sens de l’incitation au tri des déchets (81%, dont 35% tout à fait d’accord). Affirmée comme étant connue par 61% des Français, ce nouveau système est perçu comme étant plus simple (80%, dont 30% tout à fait d’accord). Pour accompagner ces nouvelles règles, les Français souhaiteraient désormais que l’acteur en charge de la collecte de leurs déchets ajuste sa fréquence de passage (73%), voire augmente la quantité ou la taille des bacs (68%).
Ces dernières dimensions sont légèrement plus fortes auprès des personnes vivant en appartement (75% vs 71% pour la fréquence de collecte et 75% vs 63% pour la taille des bacs).
- Les Français souhaiteraient avoir un accès plus grand à des solutions de réemploi
1 Français sur 2 déclare utiliser aujourd’hui régulièrement au moins une des solutions de réemploi testées (51%), donnée traduisant la dynamique favorable à l’économie circulaire. Dans le détail, 28% des Français affirment acheter régulièrement des recharges plutôt que des contenants neufs et 26% utiliser régulièrement des contenants réemployables lors d’évènements. L’utilisation régulière d’un système de consignes (20%), l’achat d’aliments en vrac (18%) ou le fait d’apporter ses propres contenants lorsque l’on commande à emporter dans un restaurant (15%) sont des pratiques encore faiblement répandues.
En ce sens, les Français émettent le souhait d’avoir accès à une offre plus large d’emballages réemployables, quand ils font leurs courses (79%, dont 33% oui, tout à fait), lorsqu’ils envoient des plis ou des colis (79%, dont 32% oui, tout à fait) mais aussi lorsqu’ils se rendent à un évènement (70%) ou lorsqu’ils achètent à emporter dans un restaurant (68%).
Favoriser le développement de cette économie circulaire est l’affaire de tous : les grandes enseignes (67%), les collectivités territoriales (64%), l’État (63%) et les citoyens (62%) sont vus comme jouant un rôle prioritaire par au moins 6 Français sur 10. Dans une moindre mesure, les restaurateurs (49%) et les associations de commerçants (48%) ont aussi un rôle prioritaire à jouer.
Les habitants de l’agglomération parisienne se positionnent en retrait sur toutes ces dimensions (entre 3 et 8 points de moins que la moyenne), tandis que les Français habitant en appartement perçoivent les grandes enseignes (69%) et les citoyens (63%) comme jouant davantage un rôle prioritaire.
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